Dès sa création en 1981, le Centre Culturel et Artistique Jean Lurçat accueillait arts plastiques et arts vivants. Forte de cette identité, la Scène nationale favorise les hybridations entre ces Arts via les arts visuels notamment.
CURA
Exposition Cura #2
Inquiétantes étrangetés
Du 12 octobre au 24 novembre.
Du mercredi au vendredi de 14h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 17h
Gratuit
Le projet CURA soutenu par le CNAP (Centre National des Arts Plastiques) et le Ministère de la Culture se poursuit avec l’exposition Inquiétantes étrangetés qui s’inscrit dans la continuité de Réalités alternatives, présentée en mars – avril, des commissaires Annso Boulan et Dominique Moulon.
Ce deuxième événement sera dédié à ces éléments qui, aussi infimes soient-ils, agitent nos consciences dans l’art comme dans la vie. Nous découvrirons les oeuvres de six artistes invités au théâtre Jean Lurçat.
L’étrangeté en art serait plutôt de l’ordre de la règle et il en était déjà ainsi avec les Anciens découvrant au XVIIe siècle les gravures du Mundus subterraneus d’Athanasius Kircher qui ont tant inspiré l’un des artistes que nous recevrons, Brankica Zilovic. Son médium, c’est la laine tuftée – une technique bien connue à Aubusson – avec laquelle elle crée des représentations colorées mêlant cartes et territoires du dessus comme du dessous.
De son côté, Michel Paysant dessine avec les mouvements de ses pupilles qu’il scrute et enregistre en temps réel avec un système de tracking oculaire. Découvrez le dessin de paysage qui orne ainsi son Vase pour les yeux en porcelaine de Limoges.
Les photographies de Marina Gadonneix semblent quant à elles témoigner d’un quelque chose qui s’est passé ou qui est sur le point d’arriver. Évoquant souvent l’univers des scientifiques, ses décors constitués ou reconstitués sont comme en suspens. Avec Untitled (Mars yard) #3, ce qui pourrait arriver ne témoignerait que de l’éventualité d’un ailleurs aussi lointain qu’incertain.
Les scénarios des films en trois dimensions de Bertrand Dezoteux, comme Super-règne issu de la collection du FRAC Nouvelle-Aquitaine, vont d’étrangetés en étrangetés. Avec ses narrations, l’artiste convoque le surréalisme. Son esthétique est aussi faite d’approximations qui ajoutent à la bizarrerie générale des séquences présentées ici.
C’est en général sur Internet que les créations de Michaël Borras, plus connu sous le nom de Systaime, émergent. L’artiste, qui a effectué une partie de ses études à Aubusson, se saisit des idées comme des formes, outils ou services qui sans cesse se renouvellent. Il éprouve les techniques ou technologies comme actuellement celles de l’intelligence artificielle générative pour illustrer de possibles rêves ou cauchemars qui sont en parfaite corrélation avec les cultures populaires se déployant en ligne.
Enfin, il y aura l’installation sonore Bleen de Caroline Delieutraz, qui émerge aussi de l’usage d’applications d’intelligences artificielles génératives. Les impressions sur tissus matelassés qu’elle offre à nos regards ont quelque chose d’organique. La symétrie qui y est de rigueur nous oriente vers le monde animal, mais chacune et chacun y verra ce que bon lui semble en éprouvant vraisemblablement le sentiment d’une inquiétante étrangeté.
Vernissage le vendredi 11 octobre à 18h30
Brankica Zilovic, Mundus Subterraneus II, 2023, laine tuftée
Michel Paysant, Vase pour les yeux (Maison Ullens), 2020, porcelaine de Limoges
Marina Gadonneix, Untitled (Mars yard) #3, 2016, tirage photographique, galerie Christophe Gaillard
Bertrand Dezoteux, Super-règne, 2017, séquence en trois dimensions, Frac-artothèque Nouvelle-Aquitaine
Michaël Borras alias Systaime, Swimming Pool Free Party, 2024,
séquence generative, TikTok
Caroline Delieutraz, Bleen, 2024, installation sonore, photographie Baptiste Guyon
Le théâtre Jean Lurçat accueille la première exposition CURA, du 16 mars au 20 avril 2024 sur la thématique des « Réalités alternatives ».
Pour cette première exposition, 5 artistes ou duo d’artistes pour 7 œuvres seront exposés au sein du Centre Culturel et Artistique Jean Lurçat et dans les rues de la ville d’Aubusson.
Vernissage le vendredi 15 mars à 18h30
Croiser les arts vivants, les arts plastiques et les métiers d’arts
La renommée d’Aubusson est intimement liée à la Tapisserie depuis des siècles et donc au dessin et à la peinture (avec notamment les cartons nécessaires à la réalisation des tapisseries). Une école nationale d’art décoratif y fut créée au XVIIIe siècle. La genèse du Centre Culturel et Artistique Jean Lurçat où se situe la Scène nationale est ainsi marquée du sceau de cette histoire. En effet, en 1978, la construction d’un musée est décidée, sous l’impulsion d’André Chandernagor, ancien Ministre des Affaires européennes. Il s’agit alors de concevoir un projet culturel complet et ambitieux : réunir en un lieu unique musée, théâtre (qui recevra le label « Scène nationale « en 1991), bibliothèque, salle audiovisuelle équipée, studio son, imprimerie et café-musique.
Du fait du manque de place, de nombreuses structures ont quitté le CCAJL au fur et à mesure des années. Reste aujourd’hui la médiathèque, le théâtre Jean Lurçat, une galerie et 4 salles d’exposition temporaire estivale de la Cité de la Tapisserie.
L’envie de revenir aux origines du projet du bâtiment, où se mêlait arts plastiques et arts vivants, a rencontré le programme Cura. Grâce à celui-ci, financé par le Ministère de la Culture avec le Centre national des arts plastiques, 12 scènes nationales dont celle d’Aubusson ont été sélectionnées pour accueillir des curateurs et imaginer ensemble une programmation d’exposition au sein du Centre Culturel en 2024 et 2025.
Dominique Moulon et Annso Boulan sont les deux professionnels que le théâtre et le Ministère ont choisi pour imaginer des expositions, en écho au projet artistique du Théâtre Jean Lurçat.
Dominique Moulon est curateur indépendant, critique d’art et enseignant. Titulaire d’un doctorat en Arts et sciences de l’Art, il est membre de l’Association française des Commissaires d’Exposition et de l’Association Internationale des Critiques d’Art.
Annso Boulan, ex-enseignante, titulaire d’un master de médiation culturelle, accompagne aujourd’hui des metteurs et metteuses en scène dans le développement de leurs créations et compagnies. Elle se nourrit d’arts visuels à toutes les occasions.
LE FIL DE LA PIERRE
La prolongation d’un spectacle au travers d’une exposition permet l’exploration de nos rêves et de nos réflexions. Le théâtre Jean Lurçat a invité la compagnie Le Chat perplexe à présenter l’exposition Le fil de la pierre en lien avec le spectacle Le bal des casse-cailloux.
À travers cette installation, la compagnie du Chat perplexe invite le visiteur à remonter le temps à la recherche de ces hommes et ces femmes qui avaient « habité » ces bois. Les derniers d’entre eux leur ont livré leurs paroles, leurs souvenirs, leurs histoires. Des photos en noir et blanc et des films amateurs sont sortis des tiroirs. Par ces souvenirs vibrants, vivants, une époque a repris vie. Aujourd’hui au fond des bois, on suit leur trace que le temps efface : les boules de granit entamées, les machines que les ronces enlacent…
Le parcours de cette exposition est conçu en deux temps : l’objectif d’Ernesto Timor invite d’abord le visiteur à une étonnante promenade. Il nous permet de regarder d’un autre œil ces paysages envoûtants, peuplés de traces énigmatiques. La scénographie de Nico Gotro et Nelly Cazal, toute en suspension et en transparence, ainsi que le paysage sonore singulier proposé par Estelle Coquin, participent à l’atmosphère insolite de ces lieux.
Et puis, à travers des montages sonores, des portraits photographiques, un film, et des images d’archives, on accède aux témoignages. On découvre des paroles, on partage des sourires et on entrevoit quelques-unes de ces tranches de vies..
Exposition du 22 février au 22 mars
APPARITIONS
Une exposition photographique de Philippe Laurençon et de Fanny Soriano – Compagnie Libertivore
Fanny Soriano, directrice artistique de la compagnie Libertivore associée depuis plus d’un an au théâtre a pris ses marques à Aubusson et sillonné le Plateau de Millevaches à notre invitation. Touchée par ces paysages, elle a invité le photographe Philippe Laurençon a saisir des apparitions circassiennes pour surprendre nos regards.
Apparitions invente des représentations humaines, ludiques ou perturbantes au sein des paysages de la Creuse. Les photographies ont été prises à Vallière, à Aubusson et ses alentours ainsi que sur l’île de Vassivière, afin de magnifier les paysages ruraux comme urbains que le département offre. Il s’agit de créer des mirages aptes à saisir le regard, en usant du potentiel unique permis par les techniques acrobatiques. Les corps sont mis en scène pour dialoguer de manière singulière et sensible avec le paysage creusois.Exposition du 25 nov. 2022 au 21 jan. 2023 au Centre culturel puis en itinérance.