Dans l’atelier Camille Trouvé, Marie Girardin, Martina Rodriguez, Awena Burgess Mise en scène Brice Berthoud Marionnettes Camille Trouve Texte Brice Berthoud Dramaturgie Saskia Berthod Musique originale Martina Rodriguez, Awena Burgess Oreille extérieure Piero Pepin Son Antoine Garry Scénographie Brice Berthoud, Jaime Olivares Décors Jaime Olivares avec Jean-François Frering et Urban Edte Création costume Séverine Thiebault Lumières Marc Martinez Création de mécanismes et objets scéniques Magali Rousseau Collaboration artistique et mouvements Dominique Hardy, Einat Landais, Carine Gualdaroni, Jonas Coutancier, Emmanuelle Lhermie, Jessy Caillat, l’équipe technique d’Equinoxe Régie de tournée Philippe Desmulie, Marina Cousseau

Camille Claudel n’a pas 18 ans lorsqu’elle quitte son Villeneuve natal avec toute sa famille pour la capitale. Repérée très jeune pour ses œuvres abouties et puissantes, elle est présentée à Rodin, le sculpteur autour duquel tout Paris s’affole. Malgré les vingt ans qui les séparent, un amour incandescent naît entre les deux artistes, une passion qui mènera Camille à sa perte.

Rongée par la jalousie et le sentiment d’être exploitée, elle est jugée déviante et finit internée trente ans durant à l’asile de Montdevergues où son droit à l’expression s’éteint avec elle. Coupée du monde, elle n’aura de cesse, durant ces années volées, de réclamer la liberté à grands cris.

La compagnie associée Les Anges au Plafond s’inspire de ce destin tragique pour revisiter à travers lui la censure contemporaine. Par son savoir-faire d’artisans, la compagnie s’empare du geste de l’artiste et donne naissance à des marionnettes surgies d’un bloc de papier froissé. Apparaissent de la matière pliée, coupée, déchirée, les membres de la famille Claudel, des critiques d’art et autres colporteurs de rumeurs…

Une scénographie toute de papier et de toiles tendues dont les multiples métamorphoses permettent d‘évoquer tour à tour l’atelier du sculpteur, l’asile d’aliénés et les salons où le tout Paris se bouscule. Dans cette intimité, on entend respirer les marionnettes, on sent le souffle du vélum de soie qui se gonfle au-dessus de la scène, on perçoit dans l’air l’odeur de l’argile.

La voix sensuelle d’Awena Burgess, d’une grande variété de vibrations mélodiques, enveloppe les personnages de l’histoire. Le violoncelle de Martina Rodriguez rythme la narration avec des sonorités insolites et contemporaines. Entre musique actuelle et chant du monde se crée un univers sensible pour entrer en écho avec ce début de siècle bouleversé. Des marionnettes de papier et quatre filles pour parler de presque hier, avec l’envie farouche de croire qu’aujourd’hui cette histoire n’aurait pas existé…