Samedi 13 septembre > vendredi 3 octobre

Exposition – rétrospective des visuels de saisons du théâtre par Guillaume Demaison

Mardi 30 septembre à 19h30

Sogra : une étoile dans le ciel

Hatem Derbel
Cie Be actor studio

Théâtre
Durée 1h30 | À partir de 14 ans

Création dans le cadre du festival Les Zébrures d’automne des Francophonies – Des écritures à la scène

Le théâtre Jean Lurçat recrute un service civique
Texte emprunté à la Scène nationale du Mans, qui a passé commande à Samuel Gallet

« Il faudrait vous convaincre de venir tout découvrir. Mais il faudrait alors être capable de vous promettre que vous ne serez jamais déçu·e, ni ennuyé·e, que les spectacles toujours vous combleront, vous feront oublier le temps d’une soirée vos soucis quotidiens et la violence du monde.

Il faudrait pouvoir vous jurer que chaque œuvre vous fera rire ou pleurer, que vous vivrez à chaque fois une expérience formidable. Pourquoi ne pas plutôt vous dire que non ?
Que ce ne sera pas (toujours) le cas ? Et que ce n’est pas un problème. Que c’est même plutôt une chance. Vous vous ennuierez. Vous n’aimerez pas toujours ce que vous verrez. Certains spectacles vous rencontreront en votre part la plus intime mais laisseront votre voisin de marbre. D’autres vous décevront alors qu’une de vos amies hurlera d’enthousiasme. Certaines propositions vous mettront peut-être même en colère et vous rentrerez chez vous, maussade. Vous serez ému·e, parfois, comme par surprise, subjugué·e.

Vous ne serez pas toujours en accord avec ce qui se dit. Vous aurez des réserves comme des passions soudaines. Vous ferez des expériences de pensées nouvelles.

Que signifie être humain ? Que veut dire être une femme ? Un homme ? Quelle frontière entre civilisation et barbarie ? Qu’est-ce que la Justice ? Sur quels mythes se construisent nos sociétés ? Que faire des vaincu·es de l’Histoire ?
Qui suis-je ? Qui est l’autre ? Qu’est-ce qu’un corps face à l’État ? Que signifie vivre dans un monde qui pourrait devenir à terme inhabitable ? Vous vous demanderez peut-être pourquoi autant de propositions parlent de la douleur, de la guerre, de la difficulté d’être ?
N’y aurait-il pas là une forme d’idéologie politique étroite ou une fascination morbide pour les pires tendances de notre monde ? Pourquoi parler des choses difficiles ? Des choses qui fâchent ? Pourquoi ne pas plutôt se taire ? Parce que c’est là la fonction même du théâtre. Ce rituel singulier qui existe depuis plus de 2000 ans et qui continue de proposer des oeuvres qui interrogent génération après génération notre finitude, l’angoisse, la folie, la douleur, l’amour et la mort, le sentiment d’être égaré·e dans le cosmos, la politique et le pouvoir, ce que l’humanité peut faire à l’humanité, le mystère de l’autre, l’insensé qui peut exister au coeur de nos vies, la possibilité d’un bonheur commun. C’est pour cela qu’il faudrait que vous veniez tout voir. Surtout l’incertain. L’inattendu. Surtout ce qui échappe. Le fragile.
Venez. Venez tout voir. Ou ce que vous pourrez, quand vous trouverez le temps mais venez. Aimez. N’aimez pas. Ne soyez pas toujours d’accord avec les artistes, avec les autres, avec vous-même. Mais ne tombez pas dans le piège de l’époque : la sale petite guerre de tous contre tous. »

Samuel Gallet